pMp : le petit Monde de paulo

Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

vendredi 31 mars 2006

La Négo du siècle

J'ai décidé de négocier tout seul la réduction de la période d'essai à un an.
Et je me suis approuvé...

Non, rien....

jeudi 30 mars 2006

A lire d'urgence sur LeMonde.fr : Scènes de crise à Matignon

Trois pages de lecture relatant les arcannes du pouvoir, les réunions entre Matignon, l'Elysée et le siège de l'UMP. Passionnant et naturellement très bien renseigné.
Le positionnement de Villepin parait d'un autre temps (""Nous sommes en 14-18, il faut reprendre l'offensive, sortir de la tranchée. On va montrer que l'on a des couilles !"").
Le cynime est impressionnant ("Il reste bien la Cour européenne de justice. Là, Sauvé est formel : elle sanctionnera à coup sûr l'absence de motivation du licenciement, qui est l'un des piliers du CPE. Mais après la mauvaise nouvelle, il y en a une bonne : elle ne jugera pas la loi qui instaure le contrat avant dix-huit mois...").
L'inquiêtude des élus n'y fait rien ("...bon nombre d'élus de l'UMP s'inquiètent. Dans les couloirs de l'Assemblée, on murmure "Ce Villepin veut notre mort" ou encore "C'est le chef de l'ordre du temple solaire : il réclame un suicide collectif" et même parfois "Vous verrez qu'il préférera encore faire passer la gauche que de laisser à Sarkozy une chance de l'emporter.").
Même les tenants du libéralisme européen ne suivent pas ("Interrogé par la presse, le président luxembourgeois de l'eurogroupe Jean-Claude Juncker explique tranquillement qu'il est exclu de transposer le CPE à l'échelle européenne : "Faire du CDI une exception est une piste qui nous mènera dans le mur.").

Le Monde.fr : Scènes de crise à Matignon

Démission sans préavis pour un CNE

Hallucinant : un salarié en CNE n'a aucune période de préavis. On imagine la désorganisation d'une TPE en cas de démission immédiate ! Preuve s'il en était besoin qu'à préparer des textes dans le secret des cabinets, sans consulter les partenaires sociaux (salariés et patronat), on fait forcément des bourdes énormes.

Témoignage :
"Et c'est à ce moment là que je m'aperçois aussi que si l'employeur a une obligation de préavis (de 15 jours à 1 mois selon les conditions -voir article 2 de l'ordonnance ), le salarié lui n'en n'a aucune puisque, nous précise l'ordre des experts comptables de Paris, "l'ordonnance exclut pendant les 2 premières années d'exécution du CNE les dispositions de l'article L 122-5 c. trav. qui octroie à la convention collective ou aux usages le droit d'instaurer un préavis de démission".

Source : companylife : démission sans préavis pour un CNE

Libé : «Une volonté d'héroïsme un peu pathétique»

Le propre des institutions dans une démocratie est d'organiser des délibérations pacifiques et productives. Quand le débat n'a pas lieu dans les institutions, il est renvoyé dans la rue. Le libéralisme autoritaire qui se profile dans le sillage de Dominique de Villepin ne laisse d'autre choix à ceux qui ne sont pas d'accord que d'envahir les rues. C'est en cela qu'il est dangereux.
Interview de Thierry Pech, historien, secrétaire général de la République des Idées, le «think tank» créé par Pierre Rosanvallon pour refonder «une nouvelle critique sociale». Conseiller à la CFDT jusqu'en 2005

L'interview complète sur le site de Libé : «Une volonté d'héroïsme un peu pathétique»

mercredi 29 mars 2006

CPE : Villepin l'immonde

Atterré. La police contre les lycées : voilà ce que le Premier ministre attend. Je disais hier parmi les solutions possibles :
"1 - Le gouvernement laisse encore pourrir pour passer en force. Et j'ai peur, surtout pour les plus jeunes (ca bouge aussi dans les collèges nantais)."

C'est fait. Le gouvernement choisit la manière forte :
PARIS (AP) - Le ministère de l'Education nationale demande à tous les proviseurs dont les lycées sont touchés par des blocages d'y mettre un terme à partir de jeudi, en faisant appel à la force publique si nécessaire, a-t-on appris auprès du SNES, qui s'est procuré une circulaire en ce sens via l'académie de Lille.

Je ne comprend pas. Soit c'est du suicide politique, façon tragédien : Villepin attend un accident grave pour se drapper dans sa dignité et démissionner. Soit c'est du suicide politique tout court : il choisit l'épreuve de force en tablant sur l'arrivée des vacances. Mais là, c'est l'ensemble de la droite qui a toute les chances de se retrouver face à la mémoire de bon nombre de familles, et pas seulement les gauchistes traditionnels.

Calcul plus fin
En fait si, je comprend. En écrivant ça, en y réfléchissant, je vois une troisième voie, encore plus immonde : le calcul politique. Villepin et son fidèle de Robien poussent Sarkozy à la faute : en tant que ministre de l'intérieur, c'est à lui d'agir; Soit il accepte, et se range du côté du gouvernement, soit il refuse, et devient un allié des gauchistes anti-CPE, prenant le risque de se couper d'une partie de sa base UMP...

Des mômes en balance
Qu'importe. En faisant ça, il prend le risque de lancer des affrontements violents autour des lycées, et pas seulement contre la police. Et ça, c'est impardonnable, inacceptable. Immonde. Bien-sûr, le pire n'est jamais sûr. Mais rien n'autorise à risquer ainsi la santé ou la vie de jeunes.


La dépèche compète : CPE: le ministère de l'Education demande l'arrêt des blocages dans les lycées dès jeudi, y compris par la force - Yahoo! Actualités

CPE : démission ou décision ?

"Attendons le conseil constitutionnel qui prendra sa démission demain".
Dominique de Villepin, Assemblée Nationale, 29/03/06

"Tout acte manqué est un discours réussi".
Jacques Lacan

CPE: Villepin confond dans un lapsus "démission" et "décision"... - Yahoo! Actualités

Eclipse

Je voudrais être en Turquie, là, maintenant, tout de suite. Et revoir le plus merveilleux spectacle qu'il m'a été donné de voir : une éclipse totale de soleil...
Photos en direct sur Futura sciences


L'éclipse partielle du 3 octobre 2005

mardi 28 mars 2006

Bon, alors ?

Un bon million de personnes dans la rue selon la police, trois millions la CGT. Qu'importe. On fait quoi ?
1 - Le gouvernement laisse encore pourrir pour passer en force. Et j'ai peur, surtout pour les plus jeunes (ca bouge aussi dans les collèges nantais).
2 - Il suspend le temps de négocier un CPE diminué. Et c'est l'immobilisme forcé redouté, à juste titre, par beaucoup.
3 - Il retire, et invite tous les partenaires à une négociation globale emploi des jeunes, voire emploi tout court. Et j'applaudis...

Reste la solution d'attente de la décision du Conseil constitutionnel. Ca doit négocier sec en ce moment...

mercredi 22 mars 2006

Brave patrie : les jeunes sont des veaux.

"(...) le contrat première embauche, familièrement appelé « CPE ». Un petit amendement de pure forme au projet de loi sur « l'Egalité des Chances ». Une broutille bêtement technique permettant à l'éditeur Dalloz d'économiser du papier dans sa prochaine publication du Code du travail - et de sauver ainsi 148 hectares de forêt suédoise, développement durable oblige. "



A lire (et à rire) sur Brave patrie : Les jeunes sont des veaux.

Livre : L'inconsolable

Attention copinage familiale ! Mais pas seulement....

Anne Godard vient de recevoir le grand prix RTL Lire (prix du public) pour son premier roman, L'inconsolable. Difficile pour moi d'en parler : c'est ma cousine, et l'histoire qu'elle raconte m'est beaucoup trop proche pour que je puisse être objectif - je ne l'ai d'ailleurs pas encore fini, j'ai beaucoup de mal à l'ouvrir, trop de choses surgissent à chaque fois - .
Alors allez l'acheter, lisez-le et dites-moi ce que vous en pensez...

[Mise à jour le 28/03/06] : Je l'ai fini cette nuit, d'une traite. C'est noir, c'est dur, c'est beau. Très beau...

La page de RTL(avec interview audio)
La page des Editions de Minuit


mardi 21 mars 2006

Libération : En Seine-Saint-Denis, l'angoisse d'un retour de violence

C'était le gros risque de laisser pourrir la situation : tous les jeunes ne sont pas non-violents et bonenfants... On ne peut pas proposer de mettre toute une jeunesse dans la précarité sans risquer d'en subir directement les conséquences.
Alors que parents et élus envisagent de se rendre aux abords de certains établissements pour lancer des appels au calme, le rectorat indique : «La tendance qui se dessine, ce sont des mouvements non politisés qui veulent en découdre avec l'autorité en général. Parmi ces jeunes, il n'y a pas que nos lycéens.» Certains proviseurs disent craindre « un glissement vers un scénario à la novembre».

L'article complet de Libé : En Seine-Saint-Denis, l'angoisse d'un retour de violence

Chirac et la jeunesse...

Stop CPE a de la mémoire : ils viennent de ressortir une vidéo de Chirac en 87, à l'époque il avait l'air sage...

"On ne se bat pas contre la jeunesse quand on s'est mal fait comprendre, on en tire les conséquences" Chirac, 1987 - Stop CPE : CPE - Collectif unitaire contre le Contrat Première Embauche

lundi 20 mars 2006

CPE : pourquoi le passage en force ?

"Le gouvernement prend l'engagement solennel de renvoyer à la négociation nationale interprofessionnelle toute réforme de nature législative relative au droit du travail. (...) Il saisira officiellement les partenaires sociaux, avant l'élaboration de tout projet de loi portant réforme du droit du travail, afin de savoir s'ils souhaitent engager un processus de négociation sur le sujet évoqué par le gouvernement".

Texte extrait de la Loi relative au dialogue social (mai 2004), votée sous le gouvernement précédent, dont D. de Villepin était naturellement ministre.

Le Monde le publie dans l'édito de son édition de demain, et s'interroge sur ce renoncement et le passage en force du CPE. Bilan : tout ça c'est la faute à la compétition Sarkozy-de Villepin...

Attention danger !
LE MONDE | 20.03.06
© Le Monde.fr

vendredi 17 mars 2006

Libé : Le CPE, pur produit de la technocratie

Voilà un excellent papier sur l'origine du CPE : comment il a été pensé, contre l'avis des ministres concernés, par Louis-Charles Viossat, directeur adjoint de cabinet de Villepin, énarque (c'est pas une insulte dans mon esprit), ancien rocardien (si si), membre de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas).
Extrait :
"Fin octobre 2005, éclate la crise des banlieues. A Matignon, les conseillers sont priés de réfléchir à une réponse adaptée sur l'emploi des jeunes. Rue de Grenelle, on décline l'offre : Jean-Louis Borloo estime que les mesures de son plan de cohésion sociale sont suffisantes et le ministre de l'Emploi, Gérard Larcher, met en garde sur l'absence de négociations avec les syndicats.
Surprise. Villepin passe outre."


Tout est ici :

Libération : Le CPE, pur produit de la technocratie

jeudi 16 mars 2006

L'exploit de Villepin

Au delà, cette crise du CPE pourrait être fatale à la droite en 2007. "En dix ans, Dominique de Villepin risque d'avoir réussi l'exploit par deux fois de réinstaller la gauche au pouvoir", remarque l'UDF Hervé Morin, en référence à la dissolution ratée de 1997, inspirée par celui qui était alors secrétaire général de l'Elysée.

Je ne sais plus qui a dit : Avec des amis comme ça, on n'a pas besoin d'ennemis....

Source : dépêche AP, vue sur le Nouvel obs.

Polémix et La Voix Off : attention, trucages !

Un blog qui joue avec les montages de sons, détourne et déforme les interviews politiques. EXCELLENT !
blog ART / Polémix et La Voix Off /

CPE : sémantique...

Réflexion que je me suis faite ce matin en écoutant un leader syndical étudiant sur inter : pourquoi personne ne dénonce les termes choisis pour le nouveau contrat ?
C pour contrat, ok. E pour embauche, d'accord.
Mais le P pour première ? Rien ne réserve ce contrat à des premières embauches, rien n'empêche qu'un jeune signe deux, trois ou quatre CPE à la suite. Mais c'est surement plus facile de faire croire à une mesure sociale ainsi. Quoique : la tentative parait un peu compromise...

mercredi 15 mars 2006

Vrac : Contrat unique, CPE et LPE (Logement à priorité d'expulsion)

Lu dans la presse : le contrat unique au programme de Sarkozy pour 2007, le Président salue la volonté de concertation de Villepin, le Conseil constitutionnel au secours du gouvernement, et le CPE fait des émules chez les bailleurs privés.

Lire la suite

Presse : à la soupe !

Dimanche soir, en regardant notre bon Premier ministre nous expliquer le CPE-qu'on-a-pas-compris-parce-qu'on-est-désinformés-voire-manipulés, je me suis violemment demandé à quoi servait la présentatrice du 20h : à lui servir la soupe, ou à poser les bonnes questions ?
Je m'explique : si Claire Chazal avait manifestement préparé quelques relances pseudo-vachardes sur la mobilisation et la contestation, elle s'est montrée en revanche incapable de réagir aux propos de son interlocuteur qui posaient pourtant questions.
Exemple : Villepin affirme que le CPE ne remplacera pas le CDI, ne s'y substituera pas, que ceux qui signaient auparavant des CDI continueront à le faire. Et là, pas de réaction. La moindre des choses eut été de lui demande ce qui, dans le texte de la loi, permettait de garantir celà, ou au moins quelles étaient les mesures qu'il comptait prendre pour le garantir.

Journaliste pendant quelques années, j'ai souvent, au cours de discussions avec des amis, défendu la profession, soutenu que dans la plupart des rédactions, les pressions économiques ou politiques étaient exceptionnelles, et que, si elles avaient lieu, les journalistes savaient y résister dans l'immense majorité des cas. Les "Tous pourris à la solde du pouvoir", c'est pas mon truc.
Mais là, je commence à m'interroger franchement sur la capacité de certains à mener ce type d'entretiens. Je sais qu'il est très difficile d'interviewer quelqu'un en écoutant et comprenant ce qu'il dit pour y réagir sur le vif. C'est peut-etre ce qu'elle n'a pas su faire ce soir-là. Mais c'était peut-etre parce que l'entretien avait été tellement préparé et validé par Matignon qu'elle ne pouvait sortir de relances prévues et contraintes. Auquel cas ce n'est plus du journalisme : c'est de l'animation.